Le grand chantier européen de la lutte contre le changement climatique

24 nov. 2021

A l’occasion de la COP26 qui s’est tenue du 31 octobre au 12 novembre dernier, les conclusions des scientifiques du GIEC ont été rappelées à de nombreuses reprises : il est impératif de contenir la hausse des températures mondiales à 1,5 degré pour éviter le développement annoncé de catastrophes naturelles. C’était toute l’ambition des accords de la COP21.

Si les eurodéputés Renew Europe ont salué ces acquis à l’occasion de la COP26, ils ont également indiqué qu’il restait beaucoup à faire pour atteindre l’objectif de neutralité climatique d’ici à 2050, c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions de carbone et ce que le continent est en capacité d’absorber grâce à ses nombreux puits de carbone (forêt, eau, sol etc.). « La priorité aujourd'hui pour tous les plus grands émetteurs de CO2 est de partager des feuilles de route concrètes et crédibles vers le net zéro », a déclaré l’eurodéputé Pascal Canfin, Président de la commission de l'Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI). Pour y parvenir, les négociations doivent se poursuivre sur la question de l’enveloppe financière de 100 milliards d’euros destinés à aider les pays en développement pour affronter les conséquences dévastatrices du dérèglement climatique.

En matière de lutte contre le réchauffement climatique, l’Union européenne joue là encore un rôle majeur. Son Pacte vert ou Green deal, véritable feuille de route environnementale pour les 30 prochaines années proposée par la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en est la traduction la plus concrète.

Ce texte-cadre vient inscrire la politique de lutte contre le changement climatique dans l’ensemble des secteurs de la société avec en ligne de mire, la neutralité climatique à horizon 2050, une promesse de campagne des eurodéputés Renaissance. Cette politique environnementale de croissance se veut exhaustive tant en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qu’en créant des emplois ou en améliorant notre qualité de vie.

Une fois ce cadre établi, les institutions européennes ont imaginé tout une série de mesures sectorielles pour parvenir à leurs objectifs environnementaux. Cœur battant du Pacte vert, la loi européenne sur le climat du 30 juin 2021 a consacré l’objectif de neutralité climatique d’ici à 2050 avec un premier engagement de baisse de 55% d’ici à 2030 des émissions de gaz à effet de serre. D’autres mesures sectorielles ont été imaginées à l’instar de la stratégie de l’UE pour les forêts à horizon 2030 avec 1 milliard d’euros pour protéger, restaurer et gérer durablement nos forêts.

Le travail européen s’est poursuivi cette année avec la publication d’un paquet législatif « Fit for 55 » destiné à traduire les objectifs du Green deal en alignant les différentes législations sur l’objectif de neutralité climatique. Il comprend une série de mesures ambitieuses au premier rang desquelles figurent la fin des voitures à énergie fossile d’ici à 2035 ou encore le renforcement du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Ce dispositif vise à faire payer les entreprises extra-européennes qui ont des normes environnementales plus faibles que celles de l'Union européenne, exportant leur production sur le sol européen afin de mieux pouvoir les taxer selon le principe du pollueur payeur. 

De son côté, le Parlement français a également traduit ces objectifs européens de neutralité carbone à l’occasion de l’adoption de la loi climat et résilience du 22 août 2021 qui reprend une partie des 146 propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat.

Enfin, la Commission européenne a publié très récemment un texte inédit par son ampleur pour interdire la déforestation importée au sein de l’UE. Ce sujet central dans la stratégie du Green deal avait notamment été plébiscité par la Convention citoyenne pour le climat mais peinait à aboutir en l’absence d’une approche européenne. La lutte contre la déforestation importée vise à interdire l’accès au marché européen à toute marchandise dont la production contribue directement ou indirectement à la destruction de nos forêts en dehors du territoire européen. Ainsi, si une tonne d’huile de palme arrive d’Indonésie, ou une tonne de soja du Brésil dans un port européen et que l'entreprise exportatrice ne peut pas prouver qu’elle n’est pas issue de zone non déforestée alors la marchandise ne pourra pas entrer dans le marché européen. Pour l’eurodéputé Renew Europe Pascal Canfin, qui a largement contribué aux travaux préparatoires de cette proposition, « ce texte, parce qu’il touche à la fois à notre consommation quotidienne et aux règles du jeu commercial mondiales avec des pays clés comme le Brésil est une innovation politique majeure dont nous pouvons être fiers ».

Les défis environnementaux auxquels nous sommes tous confrontés exigent une riposte urgente. La réponse européenne à travers l’adoption du Pacte vert apparaît à la fois ambitieuse et pragmatique et peut être considérée comme un véritable exemple à travers le monde.