De l'Europe dans ma vie - lettre d'information #4

25 mai 2021

C’est un chiffre fort qu’a annoncé Emmanuel Macron le samedi 15 mai : 20 millions de Français ont reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19. Si ce chiffre correspond à ce que l’exécutif avait promis dans son calendrier prévisionnel, il n’en représente pas moins un exploit scientifique et industriel que nous devons à l’Europe.

Le Commissaire Thierry Breton l’avait répété le 16 avril dernier : notre continent est aujourd’hui le premier producteur mondial de vaccins contre la Covid-19. 70 % des Européens adultes vont être vaccinés d’ici juillet. C’est le seuil clé qui nous permettra de basculer vers la fin de la pandémie en Europe. 

L’Europe a ajouté à ces exploits le respect de valeurs fortes, dont la solidarité. La stratégie vaccinale européenne a été, oui, plus longue à déployer qu’au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Mais dans chacun des pays membres, les personnes les plus fragiles et vulnérables au virus ont été les premières vaccinées. Respecter ce cadre demandait un peu plus de temps, en particulier dans un contexte européen de méfiance à l’égard des vaccins. D’autant plus que l’Europe a toujours fait de la lutte contre la pandémie dans les pays les plus pauvres de la planète une priorité, notamment via des contributions massives et continues à COVAX pour faire de cet instrument une réussite mondiale. Ce sont plus de 200 millions de doses que l’UE a exporté… contre 4,2 pour les États-Unis au 8 mai 2021.

Les mauvaises langues nous diront qu’Europe ou pas, la France aurait eu la capacité d’affronter seule le virus. Peut-être. Mais que se serait-il passé si notre pays n'avait pu compter que sur Sanofi ? Alors que Sanofi n’a, aujourd’hui, pas pu trouver un vaccin efficace contre la covid, l’Union européenne, grâce à son soutien à la recherche et ses multiples producteurs industriels et son portefeuille de vaccins nous fournit un panier de possibilités, de sécurités. L’autre élément de réponse fondamental consiste à rappeler que nous sommes européens. Aurait-il été concevable, acceptable, que les Allemands puissent être tous vaccinés tout en laissant les citoyens d'autres États aux reins moins solides démunis face à la pandémie ? Assurément, cela aurait été un coup porté à notre solidarité et à notre union, avec des conséquences irrémédiables. Enfin, les pays européens vivent aujourd’hui en interdépendance et l’issue de la crise que nous vivons, d’un point de vue sanitaire mais aussi économique, passera par le rétablissement d’un espace de liberté commun au sein duquel les biens et les personnes pourront à nouveau circuler, au sein duquel nos entreprises pourront exporter et donc préserver l’emploi. 

L’emploi justement. Si les prévisions de croissance au sein de l’UE sont plus optimistes qu’il y a quelques semaines, le chômage lui, devrait augmenter. C’est assurément le défi post-Covid-19 que nous aurons à affronter. Grâce aux mesures de chômage partiel et au « quoi qu’il en coûte » mis en place également au niveau européen, nous avons un bilan social moins dramatique que dans d’autres pays développés hors-UE. Il n’en reste pas moins inquiétant et devra nous mobiliser, exécutif et parlementaires nationaux et européens, pour que nous ne vivions pas un drame social après celui sanitaire. 

Là encore, il s’agira d’un défi essentiel pour notre Europe. 

Amitiés, 

Valérie Hayer, Présidente de l'association pour une Renaissance européenne