Le plan cancer européen, une nouvelle étape vers l’Union européenne de la santé

3 mars 2022

La crise sanitaire qui nous touche depuis deux ans a permis de faire prendre collectivement conscience que les politiques liées à la santé, à la protection des citoyens, doivent s’appliquer au niveau européen, en complémentarité avec l’échelon national. 

Dans cette dynamique, la députée européenne, Véronique Trillet-Lenoir s’est investie en tant que rapporteure du plan cancer européen issu de la commission spéciale de lutte contre le cancer du Parlement européen.          

Ce plan européen de lutte contre le cancer adopté pendant la plénière du mois de février, mobilise 4 milliards d’euros et se structure autour de quatre domaines clés :          

Dans un premier temps, la prévention. Le but est de lutter au travers de grandes campagnes de prévention contre les principaux facteurs de cancer comme le tabac, la consommation d’alcool, la pollution de l’environnement et les substances dangereuses. Par exemple la campagne « un mode de vie sain pour tous » fera la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique. Par ailleurs, ce plan se donne pour objectif d’arriver un taux de 90 % de vaccination de la population féminine pour lutter contre les cancers causés par des infections, comme le cancer du col de l’utérus d’ici à 2030. La mise en œuvre de ce plan de prévention ambitieux devrait permettre d’éviter 4 cancers sur 10 et 6 décès sur 10 au sein de l’Union européenne.          

Par ailleurs, ce plan consacre une grande importance au dépistage précoce, en permettant d’assurer l’accès aux diagnostics. Il a pour ambition de mettre en place un nouveau programme de dépistage du cancer cofinancé par l’UE. L’objectif est de faire en sorte que 90% de la population de l’Union remplissant les conditions requises pour le dépistage du cancer du sein, du col de l’utérus et du cancer colorectal se voient proposer un dépistage d’ici 2025.           

De plus, son but est de remédier aux inégalités d’accès aux soins (diagnostic et traitements) au sein des États membres. Ainsi, un registre des inégalités face au cancer sera créé pour permettre de cibler les espaces de l’UE les plus démunis afin de garantir l’accès à des diagnostics et des traitements innovants du cancer. En somme, le but est d’atteindre d’ici 2030, un taux de 90 % des patients admissibles ayant accès aux centres intégrés de cancérologie nationaux qui seraient reliés par un nouveau réseau européen. Ce plan de santé publique porte une attention particulière aux enfants, en leur garantissant un accès rapide et optimal au diagnostic, au traitement et aux soins. Ces objectifs seront garantis par un grand renforcement de la recherche sur les cancers rares et en particulier pour les cancers des enfants.          

Enfin, un axe est spécifiquement dédié à l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer et des personnes ayant survécu. Une initiative " une meilleure vie pour les patients atteints d’un cancer " sera lancée avec pour ambition de se concentrer sur les soins de suivi (prévenir la réapparition d’éventuelles tumeurs) pour permettre une intégration sociale et professionnelle optimale. En outre, une disposition est prévue pour étendre le droit à l’oubli des personnes guéries de cancers (déjà en vigueur en France) dans toute l’Union européenne.          

Ainsi, ce plan recense un ensemble de recommandations à intégrer dans les législations nationales des États membres pour permettre de produire une stratégie de lutte contre le cancer harmonisée et efficace au sein de l’Union européenne. Il s’agit d’une étape majeure dans la construction de l’Union européenne de la santé pour laquelle les eurodéputés Renaissance se battent depuis leur arrivée au Parlement européen. 

Le 4 février dernier Véronique Trillet-Lenoir a lancé un appel : "Arrêtons les égoïsmes nationaux, arrêtons les champions nationaux industriels. Faisons des consortiums, des partenariats public-privé financés par la Commission européenne, qui a la volonté de financer et mettre en place une recherche inclusive, une recherche qui ne laisse personne sur le carreau". La présidence française de l'Union européenne est une opportunité qui pourra permettre de stimuler la volonté d’une politique de santé commune.