Bâtir une Europe sociale plus forte et plus inclusive, c’est protéger davantage les travailleurs européens

6 oct. 2021

L’Europe sociale a résisté à la pandémie, et c’est en partie grâce à la vigueur du modèle social européen. Plusieurs dispositifs ont largement contribué à protéger les citoyens européens du risque de précarité comme l’indemnisation du chômage partiel financée par le programme SURE, les aides déployées pour les ménages et les entreprises, ou encore le plan de relance de 750 milliards d’euros.  

Si nous pouvons collectivement nous féliciter du rôle protecteur qu’a joué l’Europe durant ces deux dernières années, cette crise nous rappelle toutefois la nécessité d’approfondir la construction du modèle social européen afin qu’il soit encore plus protecteur et plus inclusif. En effet, les difficultés sociales que connaissent les citoyens européens se sont accrues et les disparités entre États membres demeurent notamment sur le niveau de salaire et les droits sociaux. A la fin 2019, l’Europe comptait plus de 107,5 millions de personnes en situation de pauvreté soit 21,4% de la population. Cette proportion s’est accrue avec la pandémie avec un taux d’emploi qui a baissé de 2,7% à la mi-2020. De plus, plus de 18% des jeunes sont en recherche d’emploi.

Pour bâtir ce modèle social plus fort, les eurodéputés Renew Europe se sont fixés plusieurs objectifs : protéger les travailleurs autour d’une meilleure convergence sociale, créer de nouveaux droits en proposant un cadre juridique pour les travailleurs des plateformes numériques et mettre en œuvre des dispositifs de sortie de crise en faveur des plus vulnérables. « L’Europe de 2020-2021 n’est plus l’Europe de 2009-2010, celle de la troïka et de la rigueur », estime Clément Beaune, Secrétaire d’État chargé des affaires européennes, assurant que la France, lorsqu’elle prendra la présidence du Conseil de l’UE, en janvier 2022, accélérera encore les travaux sur ces sujets.

Une première pierre a été déposée avec l’entrée en vigueur en juillet 2020 d’une directive très attendue sur les travailleurs détachés qui permet désormais d’accorder de nouvelles garanties aux salariés travaillant dans un autre pays membre. Ces derniers pourront désormais bénéficier de la quasi-totalité des droits sociaux prévus pour les résidents nationaux.

Aussi, le groupe Renew Europe est et s’est beaucoup investi sur le sujet de l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes. Fruit d’un long travail conjoint entre le Parlement européen et le Conseil, cette dernière a publié en mars 2021 sa proposition sur le "Renforcement du principe de l'égalité de rémunération entre hommes et femmes pour un même travail ou un travail de même valeur grâce à la transparence salariale" ce dont le groupe Renew Europe s’est félicité.

Le groupe Renew Europe a également mené de longues négociations pour parvenir à l’adoption finale de la nouvelle enveloppe du fonds social européen (FSE+) qui s’élève à 87,9 milliards d’euros pour 2021-2027 (soit +8 milliards par rapport à la période 2014-2020). L’eurodéputée Renaissance Sylvie Brunet a salué cette hausse qui permettra de continuer à investir dans le capital humain, d’accompagner les citoyens et les entreprises dans la transition numérique et d’atténuer les conséquences socio-économiques du covid-19. Concrètement, ce fonds permet par exemple de financer un tiers de l’aide alimentaire en France chaque année. Il permet également de contribuer au financement des écoles de la 2e chance qui a bénéficié à 14 188 jeunes sans qualification en 2020.

Par ailleurs, l’eurodéputée Renaissance Sylvie Brunet a présenté un rapport adopté par le Parlement européen visant à contribuer aux négociations dans le cadre de la future réforme sociale en faveur des travailleurs des plateformes numériques qui devrait être présentée le 8 décembre 2021 par la Commission européenne. « Un accès à la protection sociale, des conditions de travail améliorées, un accès à la représentation collective pour les indépendants, voilà toutes les questions urgentes qui doivent être traitées au niveau européen. Nous disons oui au numérique, mais pas au détriment des droits des travailleurs. », a-t-elle indiqué.

Enfin, dans le cadre de la future présidence du Conseil de l’UE, la France souhaite relancer l’un des engagements phares de la majorité présidentielle : l’instauration d’un salaire minimum européen. Sa nécessité est justifiée par la trop grande disparité des salaires minimums entre États membres allant de 312 € en Bulgarie à 2 142 € au Luxembourg en 2020. Par la même occasion, les eurodéputés Renew Europe souhaitent y inclure un volet d’encouragement à la négociation collective car dans beaucoup de pays elle n’est pas suffisamment active.

C’est un fait : l’Union européenne est de plus en plus sociale. Parce qu’elle sait qu’elle doit davantage aider les États membres et ses citoyens ; parce que de plus en plus de sujets sociaux doivent être résolus à l’échelon européen.