COFOE – Transformation numérique – Retour sur les propositions des adhérents des associations Pour une Renaissance européenne

27 avr. 2022

Dans le cadre de la Conférence pour l’Avenir de l’Europe, deux mesures sur la thématique de la transformation numérique ont été sélectionnées par les membres des associations départementales Renaissance européenne.   

Retour sur ces propositions relatives à la transformation numérique qui peuvent contribuer à relever le « second défi du siècle » de l’Union européenne, comme l’a précisé le président de la République lors de son discours devant le Parlement européen, le 19 janvier 2022.   

Proposition 1 : Planifier une politique européenne de développement du numérique fondée sur la mise en commun des moyens :   

Faire de l’Europe « une puissance du numérique », voilà le projet de la présidence française de l’Union européenne qui se décline autour de 2 axes :    

Il vise d’une part à mettre l’accent sur la régulation du numérique. Régulation d’abord, pour protéger nos droits et libertés en luttant contre les discours de haine. Régulation ensuite, pour protéger les acteurs du numérique sur le plan économique en sanctionnant les pratiques anticoncurrentielles et déloyales. C’est toute l’ambition du Digital Markets Act (DMA) et du Digital Services Act (DSA) qui doivent être définitivement adoptés sous présidence française. Comme l’a affirmé Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, ces deux textes phares ont vocation à « réorganiser l’espace numérique dans notre marché intérieur, à la fois pour les aspects sociétaux et pour les aspects économiques ».     

D’autre part, le projet de la PFUE en matière de numérique repose également sur la nécessité de renforcer notre souveraineté européenne en matière technologique en bâtissant un marché unique du numérique. Celle-ci est indispensable, car la souveraineté économique de l’Europe est conditionnée par sa souveraineté numérique. Pourtant, « parmi les 10 premières capitalisations mondiales, il y a aujourd’hui huit entreprises de la tech et aucune européenne  » a déclaré le Président de la République. C’est pourquoi, il apparaît primordial de faire émerger des champions européens de la taille des géants américains et chinois en développant de grands programmes de recherche.    

C’est également dans ce contexte que s’inscrit la proposition des adhérents de mutualiser les ressources européennes tant pour développer les formations en matière de cybersécurité, de technologie de pointe ou de création de start up que pour accompagner financièrement l’émergence de grands champions européens du numérique.    

Dans le cadre de la PFUE, le président de la République a appelé de ses vœux la création de plusieurs fonds européens destinés à financer de nouvelles start up du numérique. Afin de concrétiser cette ambition forte, il a annoncé le 8 février dernier la création du fonds européen « European Tech Champions Initiative » (ETCI) qui sera doté de 10 milliards d’euros à terme pour faciliter l’émergence de géants du numérique sur le continent.    

Proposition 2 : Relocaliser les data center en Europe par des incitations normatives et fiscales :     

Les data center, qui sont des lieux indispensables de stockage des données à l’ère 2.0 sont particulièrement polluants compte tenu de l’électricité et de l’eau utilisées pour alimenter et refroidir les serveurs (un centre de taille moyenne consomme l’équivalent de 6,5 piscines olympiques par jour). Leur consommation d’énergie au niveau mondial dépasse déjà celle de la France entière, et elle devrait quadrupler d’ici 2030.                       

Certains data center sont basés sur d’autres continents pour des questions de coûts, ce qui accroît le caractère énergivore de ces installations dont les données doivent transiter par les océans.         

Pour toutes ces raisons, les adhérents de l’association proposent de mettre en place des mesures d’incitations normatives et fiscales pour encourager les sociétés exploitantes à relocaliser au sein de l’Union européenne leur data center afin de limiter leur impact énergétique et de mieux se prémunir contre d’éventuelles cyber attaques.    

La thématique de la transformation numérique a largement été abordée les 8 et 9 avril dernier, à l’occasion de la 6e plénière de la Conférence pour l’Avenir de l’Europe qui s’est tenue au Parlement européen. Les conclusions finales, qui promettent d’être particulièrement ambitieuses, seront rendues le 9 mai 2022.