COFOE – Santé – Retour sur les propositions de nos adhérents

1 mars 2022

Dans le cadre de la Conférence pour l’Avenir de l’Europe, les adhérents des associations départementales Renaissance européenne ont proposé 4 mesures ambitieuses sur la thématique de la santé. Retour sur celles-ci qui font échos avec l’actualité de la Présidence Française du Conseil de l’UE.    

Proposition 1 : Harmoniser les politiques de santé et de protection sociale 

Les adhérents des associations Renaissance européenne on fait le constat d’un manque de cohérence entre les niveaux de couverture des systèmes d’assurance maladie des différents États membres, tout comme celui d’une absence de garanties suffisantes des assurances et des mutuelles de santé des travailleurs détachés et transfrontaliers au sein de l’UE.                          

C’est pourquoi, une harmonisation des politiques de santé et de protection sociale contribuerait à améliorer de manière substantielle l’offre de soins afin de parvenir à des politiques publiques sanitaires plus efficientes en mobilisant l’ensemble des acteurs européens.   

Proposition 2 : Mettre en place une couverture maladie universelle au niveau européen               

Si la carte européenne d’assurance maladie (CEAM) actuelle permet de faciliter l’accès aux soins médicaux en Europe, elle ne garantit pas les mêmes montant de prise en charge pour des soins de même nature. En effet, les mécanismes de santé publique étant différents d’un pays à l’autre, certains services dispensés gratuitement dans un Etat membre peuvent ne pas l’être dans d’autres pays européens.                        

Les adhérents proposent de mettre en place une couverture maladie universelle européenne en définissant un périmètre commun de prise en charge pour les soins basiques et essentiels dans tous les Etats membres.   

Proposition 3 : Créer les grandes lignes d’un cursus européen des professions médicales et santé harmonisé                        

Les adhérents ont fait plusieurs constats préoccupants du système de santé actuelle : désertification médicale, manque de personnels soignants, hétérogénéité des parcours universitaires et professionnels selon les Etats membres aboutissant à une reconnaissance à plusieurs vitesses des diplômes et qualification au sein de l’UE.                        

Afin d’apporter des solutions concrètes à cette situation, une harmonisation des parcours universitaires et professionnels entre Etats membres par le renforcement des passerelles entre universités, hôpitaux et organismes de recherche doit être envisagée, avec à la clef un véritable cursus européen des professions médicales et de santé.   

Proposition 4 : Constituer une autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire :                        

Ce constat était partagé par la majorité des acteurs européens : la pandémie de COVID-19 a montré qu’une action coordonnée à l’échelle de l’Union européenne était indispensable pour faire face aux urgences sanitaires et renforcer notre souveraineté en matière de santé. Elle a mis en évidence des lacunes en matière de prévision, notamment en ce qui concerne les dimensions de l’offre et de la demande et les outils de préparation et de réaction.                      

Le 16 septembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen a annoncé la création de la nouvelle « Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire » (HERA), pilier essentiel de l’Union européenne de la santé. L’ambition affichée est de permettre aux Etats de prévenir, de détecter et de réagir rapidement aux situations d'urgence sanitaire. L'HERA anticipera les menaces et les crises sanitaires potentielles, grâce à la collecte de renseignements et au renforcement des capacités de réactions nécessaires. En cas d'urgence, l'HERA assurera la mise au point, la production et la distribution de médicaments, de vaccins et d'autres contre-mesures médicales.                      

Les propositions des adhérents des associations Pour une Renaissance européenne pourraient s’inscrire dans le cadre de la réforme globale pour l’Europe de la santé souhaitée par le chef de l’Etat dans le cadre de la Présidence Française de l’Union européenne. Dans cette perspective, les 27 ministres chargés de la santé se sont réunis à Grenoble le 10 février dernier pour penser l’avenir de la santé publique européenne et apporter des solutions concrètes aux besoins des citoyens.                     

A l’occasion de cette réunion organisée dans le cadre de la PFUE, les débats ont principalement porté sur les fondements de l’Europe de la santé de demain. Pour cela, le ministre des Solidarités et de la santé, Olivier Véran a réaffirmé la nécessité de dépasser les approches sectorielles en matière de santé afin de faire face aux nouveaux défis sanitaires. Outre les questions sanitaires, de nombreux défis cruciaux se posent également à nos sociétés : prise en charge des maladies chroniques associées au vieillissement de nos populations, résistance aux antimicrobiens, prévention et lutte contre les cancers...           

Les eurodéputés, qui jouent également un rôle majeur en matière de santé européenne, ont adopté à une large majorité le mercredi 16 février 2022 leurs recommandations pour le Plan Cancer européen afin de mieux traiter ces questions de santé publique. Celles-ci doivent aider les 27 Etats membres à élaborer des stratégies efficaces de lutte contre le cancer, deuxième cause de décès dans l'UE. A ce sujet, l’eurodéputée Renaissance Véronique Trillet-Lenoir, rapporteure du texte relatif au renforcement de l’Europe dans la lutte contre le cancer, s’est battue pour faire de la réduction des inégalités sur le plan de la prévention, du diagnostic, de l’accès aux soins et de la réinsertion les grandes priorités de cette stratégie. L’Eurodéputée Véronique Trillet-Lenoir a rappelé « qu’en Europe, des politiques coordonnées de prévention devraient permettre d’éviter 40% des cancers. Malgré la pandémie, la France, main dans la main avec l’Europe, ne cède rien de son ambition pour faire reculer le cancer. »                      

Les défis en matière de santé publique européenne sont immenses. C’est pourquoi le budget du programme de santé européen (EU4Health) l’est tout autant pour bâtir une Europe de la santé forte et ambitieuse. Ce sont ainsi 5,1 milliards d’euros qui ont été actés par les eurodéputés pour la période 2021-2027 soit 10 fois plus que les précédents budgets.