L’UE s’accorde sur la poursuite du soutien financier à l’Ukraine : « la Russie ne peut pas compter sur une quelconque fatigue des Européens »

8 févr. 2024

C’est un « message très fort à Vladimir Poutine, juste avant le deuxième anniversaire de son invasion brutale » de l’Ukraine, a déclaré Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à l’issue d’un sommet extraordinaire de l’UE à Bruxelles, jeudi 1er février.

Les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne sont parvenus à un accord sur le versement d’une nouvelle aide financière à l’Ukraine de 50 milliards d’euros jusqu’en 2027, au terme d’un bras de fer de plusieurs semaines avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui ne s’est finalement pas opposé à l’adoption de cette aide. Ce nouveau paquet pour l'Ukraine (33 milliards de prêts et 17 milliards de dons) est inclus dans une rallonge au budget de l'UE sur 2024-2027. Il doit permettre à l'Etat ukrainien de continuer à fonctionner et à assurer les services publics, et ce alors que Kiev aurait pu être à court de liquidités courant mars et tandis qu'une enveloppe financière d'aide américaine est bloquée au Congrès, à neuf mois des élections présidentielles. Il s’agit là d’un message fort envoyé par les Européens aux Américains, les incitant à faire leur part.

Le Président de la République Emmanuel Macron a salué l’adoption de ce paquet en rappelant que « la Russie ne peut pas compter sur une quelconque fatigue des Européens dans leur soutien à l'Ukraine », un narratif que Moscou a développé ces derniers mois.

En parallèle, la proposition de M. Borrell d’une aide militaire supplémentaire de 5 milliards d’euros pour les forces armées ukrainiennes n’a toutefois pas suscité l’unanimité, aucun accord n’ayant été trouvé sur ce point. Néanmoins, l'Union européenne a demandé aux 27 de réaliser un inventaire détaillé de leur soutien militaire à l'Ukraine, pour tenter de le renforcer au moment où Kiev manque de munitions face à l'armée russe.

Autre bonne nouvelle pour Kiev : les Etats membres ont également validé le plan mis sur la table par la Commission en décembre pour identifier et mettre sous séquestre les revenus des actifs de la Banque centrale russe immobilisés en Europe (environ 200 milliards d'euros). A terme, les revenus de ces actifs devraient être taxés et les fonds transférés à Kiev (entre 3 et 5 milliards d'euros par an pourraient ainsi être récoltés).

La Présidente de Renew Europe France, et depuis récemment Présidente du groupe politique Renew Europe au Parlement européen, Valérie Hayer, avait appelé en amont du sommet les dirigeants européens à « faire le nécessaire pour garantir un soutien inconditionnel de long terme à l'Ukraine. Les autocrates du monde entier observent l'Europe : notre détermination à préserver les valeurs de l'UE doit prévaloir ! ». Un message qui a été entendu, et mis en application au service de l’Ukraine et des Ukrainiens.