De l'Europe dans ma vie - lettre d'information #6

31 août 2021

Aujourd’hui est le dernier du jour du reste de la vie des femmes et filles afghanes, qui s’apprêtent à vivre - et à revivre - l’enfer du joug des talibans. L’échec patent des États-Unis tant dans l’impréparation d’une transition gouvernementale que dans l’insuffisant sauvetage de citoyennes et citoyens afghans, et de leurs familles, qui ont travaillé ou bénéficié d’aides des gouvernements occidentaux, est une brèche douloureuse dans le socle de nos valeurs.

Si la responsabilité des États-Unis, qui a fait cavalier seul, est immense, alors que des milliers de soldats européens avaient été envoyés en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre, l’Europe ne peut s’exonérer de la sienne, en apportant une réponse à la hauteur de la gravité de la situation.

La Commission européenne a annoncé que l’aide humanitaire européenne destinée à l’Afghanistan allait passer de 50 millions à plus de 200 millions d’euros, un soutien qui ne devra en aucun cas passer par les mains ensanglantées des talibans. Avec mes collègues eurodéputés Renaissance, nous y veillerons.

Cette crise politique mondiale, doit être un électrochoc pour la politique étrangère de l’Union européenne. Sur le volet humanitaire d’une part, comme la France en a fait la démonstration, les pays européens, doivent contribuer à l’accueil et l’intégration des réfugiés afghans.Le droit d’asile, à la différence de la migration économique, vise à sauver des personnes persécutées pour ce qu’elles sont, dans leur pays d’origine. Il y a urgence à réformer le droit d’asile européen, afin que chaque pays membre de l’UE participe à sa juste part à l’accueil des réfugiés.

D’autre part, sur le volet défense, il est temps pour l’Europe, comme toute puissance politique, de se doter d’une vraie défense commune. S’il existe des initiatives en ce sens comme le Fonds Européen de Défense (7,9 milliards d’euros pour 2021-2027) et la coopération structurée permanente (PESCO), cela n’est pas suffisant.

Face aux menaces militaires et terroristes aux frontières de l’Europe, tant à l’est qu’au sud du vieux continent, face à la réorientation de la politique militaire des États-Unis qui se désengagent de la sécurité en Europe, nous devons bâtir une Europe de la défense. De la mutualisation de projets industriels militaires jusqu’à un état-major européen, complémentaire des armées nationales, capable d’envoyer des militaires des 27 en opération, en passant par une préférence européenne dans l’attribution des marchés publics militaires et de cyberdéfense, il est venu le temps pour l’Union européenne de renforcer sa souveraineté face à la réalité du monde.

Amitiés, 

Valérie Hayer, Présidente de l'association pour une Renaissance européenne