Réunion du Conseil européen, en présence de Joe Biden, 24 et 25 mars

30 mars 2022

Le président américain, Joe Biden était à Bruxelles le 24 mars dernier, où il a assisté au Conseil européen et à un sommet extraordinaire de l’Otan tenu à Bruxelles. Selon l’historien Serge Jaumain « il y a une forte volonté de la part de Joe Biden d’envoyer un message aux européens, de souligner que les américains sont concernés, que les américains sont à nos côtés. Il y a une volonté de montrer une fermeté commune face à Vladimir Poutine. » Le Conseil Européen a abordé deux thématiques majeures : la poursuite des sanctions contre la Russie et le renforcement de la sécurité énergétique.   

Des sanctions supplémentaires contre la Russie   

Les États-Unis et l’Union Européenne ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, ciblant des dizaines de sociétés du secteur de la défense, des centaines de membres de la douma d’État (la chambre basse de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie), ainsi que le PDG de Sberbank, la première banque de Russie. Le département américain du Trésor a également averti, dans de nouvelles directives publiées sur son site, que les transactions sur l'or impliquant la Russie pourraient faire l'objet de mesures punitives, une décision visant à empêcher Moscou de contourner les sanctions. 

"Notre objectif est de priver méthodiquement la Russie des bénéfices et privilèges dont elle jouissait auparavant en tant que membre du système économique international", a déclaré Joe Biden. Enfin, le Président américain a déclaré jeudi qu'il estimait que la Russie devrait être exclue du G20. Le chef de l’Etat a indiqué qu'il avait demandé, à l’inverse, que l'Ukraine puisse assister aux réunions du G20.   

Renforcement de la sécurité énergétique   

Tous les pays membres de l’Union européenne sont concernés à des degrés divers par la dépendance aux énergies Russes : la France importe 17 % de gaz russe contre 55 % pour l’Allemagne et 100 % pour la Finlande. Selon les chiffres d’Eurostat, l’énergie représentait en 2021, 62 % des importations des 27 pays de l’UE proviennent de Russie, pour un montant de 99 milliards d’euros. Pour pallier cette dépendance, les États-Unis et la Commission européenne vont mettre sur pied un groupe de travail conjoint sur la sécurité énergétique. Le groupe de travail sera présidé par un représentant de la Maison blanche et un représentant de la présidente de la Commission européenne.    

L'Union européenne a annoncé pendant le Conseil déférer progressivement sa dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes, et ce dès que possible, ainsi que le prévoyait déjà la déclaration de Versailles.   

Le Conseil européen a débattu de la manière de fournir une aide supplémentaire aux consommateurs les plus vulnérables et de soutenir les entreprises européennes à court terme. La sécurité énergétique et la neutralité climatique ne seront possibles que si l'Union européenne s'appuie sur un marché intérieur de l'électricité solide et pleinement interconnecté ainsi que sur un marché du carbone performant.   

Emmanuel Macron a rappelé mardi 25 mars : « Nous avons donné mandat à la Commission pour faire l’achat en commun. L’achat groupé est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz. » Christophe Grudler, eurodéputé Renaissance Membre de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie, a par la suite salué « le travail prévu pour dissocier les prix du gaz et de l'électricité. Car dans l'énergie aussi, l'Europe est solidaire. »