Loi sur la restauration de la nature : Renew Europe permet l'adoption d'une loi majeure pour protéger la biodiversité

4 août 2023

La bataille politique qui s’est tenue le 12 juillet dernier dans l’hémicycle de Strasbourg fut acharnée. Après avoir repoussé à 12 voix près une motion de rejet portée par les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), les eurodéputés ont finalement adopté le projet de loi sur la restauration de la nature. Avec 336 voix pour, 300 contre et 13 abstentions, nous sommes passés à deux doigts d’un abandon de ce texte phare du Green Deal qui vise à restaurer les terres et espaces marins abîmés par l’Homme afin de protéger la biodiversité. Une victoire qui est le fruit des efforts continus du groupe Renew Europe pour trouver un compromis, malgré une opposition farouche de la droite et de l’extrême droite européennes. Ces dernières ont érigé ce texte en symbole de leur désaccord avec la politique environnementale européenne, y voyant un moyen d’engranger des points pour les futures élections de juin 2024. Sans succès toutefois.

Une loi unique au monde pour protéger la biodiversité

La loi sur la restauration de la nature est une première mondiale. Elle obligera les 27 Etats membres à prendre des mesures pour réparer les écosystèmes dégradés par la pollution et l’activité humaine. Les objectifs sont ambitieux. Au moins 20% des terres et espaces marins européens devront être restaurés d’ici 2030 et tous les milieux d’ici 2050. L’objectif est d’inverser le cycle d’effondrement de la biodiversité qui s’est fortement accéléré ces dernières années, avec près d’un million d’espèces menacés d’extinction dans le monde et pas moins de 36 espèces ayant disparu des cours d’eau, plaines et forêts européennes depuis 2015. Compte tenu du montant des investissements nécessaires pour réaliser ces travaux de restauration, le texte ouvre également la voie à la création d’un fonds européen spécifique en faveur de la biodiversité.

L’alliance nauséabonde de la droite et de l’extrême droite

Malgré l’urgence de la situation, le PPE n’a pas hésité à s’allier avec les eurosceptiques du CRE (Conservateurs et réformistes européens) et à l’extrême droite d’ID (Identité et démocratie) pour bloquer la loi. Le calcul est simple pour le PPE, il s’agit de rallier toutes les droites dans un positionnement anti-écologique pour obtenir un maximum de voix lors des élections de 2024 et créer un super groupe au Parlement européen. Et absolument tout a été permis dans ce but, y compris les fake news ahurissantes qui expliquaient que la loi mettrait le Père Noël à la porte en transformant la ville de Rovaniemi en forêt. Même les arguments les plus rationnels avancés par cette alliance nauséabonde, concernant les risques que poseraient le texte pour la sécurité alimentaire de l’UE, n'étaient pas fondés. Comme l’a rappelé Pascal Canfin, eurodéputé Renew Europe et président de la commission parlementaire de l’environnement : « C’est bien le statu quo qui est risqué pour notre sécurité alimentaire. Restaurer les écosystèmes est la meilleure façon de devenir plus résilient face au choc climatique et de protéger nos rendements. »

Le rôle décisif de Renew Europe pour sortir de l’impasse

L’issue du vote était plus qu’incertaine. Mais Renew Europe, en tant que force politique centrale au Parlement européen, est parvenu à rallier un certain nombre d’eurodéputés constructifs du PPE à force de négociations et de compromis. Comme l’a tweeté le Président de Renew Europe, Stéphane Séjourné : « Ne vous méprenez pas : la loi sur la restauration de la nature a été adoptée, car Renew Europe a proposé un texte qui fonctionne pour une majorité, dont plusieurs délégations du PPE. Nous sortirons de toute impasse partisane quand ce sera nécessaire. » Stéphane Séjourné de conclure son propos par une interpellation à destination du groupe PPE : « Peut-on maintenant arrêter de jouer et retravailler ensemble pour l’intérêt général ? » Une attitude qui sera déterminante pour parvenir à un accord lors des futurs trilogues sur la loi pour la restauration de la nature et, plus largement, pour finaliser le Green Deal. Les enjeux de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de la biodiversité sont bien trop importants pour être sacrifiés sur l’autel de la politique politicienne et des calculs électoraux.