25 ans de l’accord du Vendredi saint : quelle place pour l’Irlande au sein de l’Union Européenne ?

23 avr. 2023

A l’occasion du 25ème anniversaire de l’accord du Vendredi saint, l'association Renaissance Européenne Paris a organisé le mars 30 dernier un temps d’échange sur la place de l’Irlande dans l’Union Européenne dans le cadre de sa série d’évènements « Dialogues Européens ».

Les points de vue et les expériences personnelles de chacun étaient multiples : certains intervenants venant d’Irlande du Nord, d’autres de République d’Irlande. Néanmoins, tous semblaient s’accorder sur un point : ils verront probablement la réunification de l’île de leur vivant. Un constat rendu possible par le Brexit, et accéléré par l’intégration de la République d’Irlande au sein de l’Union Européenne.

En effet, le 10 avril, l'Irlande du Nord a célébré les 25 ans de l'accord du Vendredi saint, qui a permis de mettre un terme à 30 années de conflits violents entre catholiques républicains et protestants unionistes. Mais les discussions lors de cet échange ont fait ressortir que malgré la signature de l'accord en 1998, la situation politique en Irlande du Nord reste hautement complexe. Et pour cause, le texte indique que le gouvernement doit être dirigé conjointement par un parti loyaliste et un parti nationaliste. Toute décision doit ainsi être prise en binôme et chaque camp possède un droit de veto lui permettant de bloquer les décisions qui ne l'avantagent pas, ou de quitter le gouvernement. Depuis 25 ans, le Parlement se trouve donc régulièrement paralysé et les droits de veto sont utilisés outrageusement.

Ajoutons à cela les conséquences de la sortie du Royaume-Uni du marché commun européen, avec une frontière physique qui aurait pu être rétablie entre les deux parties de l'Irlande. Une telle situation aurait fait voler en éclats le fragile accord du Vendredi saint. Après de multiples rebondissements et de difficiles négociations, le Royaume-Uni et l'Union européenne sont parvenus à un accord le 27 février sur les modalités d'application du protocole sur l'Irlande du Nord en vigueur depuis 2020. Ce "cadre de Windsor" allège drastiquement les contrôles douaniers imposés jusqu’ici. Ce compromis doit permettre "des échanges commerciaux fluides au sein du Royaume-Uni", a indiqué le Premier Ministre britannique Rishi Sunak. Concrètement, les produits arrivant de Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord pour y rester ne seront plus soumis aux mêmes contrôles que ceux voués à être ensuite exportés vers la République d’Irlande, c’est-à-dire vers l’Union Européenne.

Ursula von der Leyen a déclaré que le cadre de Windsor permettait d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre l’UE et le Royaume-Uni et que les discussions sur Horizon Europe (le programme européen pour la recherche et l'innovation) pouvaient reprendre. C’est une victoire pour l’Europe au sens large car dans le contexte géopolitique actuel, avoir une relation forte avec nos proches alliés, en premier desquels le Royaume-Uni qui reste le troisième partenaire commercial de l’UE, est plus que nécessaire. C’est le message que porte le groupe Renew Europe, avec l’eurodéputée Renaissance Nathalie Loiseau qui préside la Délégation du Parlement européen au sein de l’Assemblée parlementaire de partenariat UE-Royaume-Uni, et à ce titre, contribuera à faciliter ce « nouveau chapitre » des relations entre l’UE et le Royaume-Uni.