L’accord commercial avec la Nouvelle-Zélande, une nouvelle référence pour le commerce durable

18 janv. 2024

Le 22 novembre dernier, le Parlement européen a massivement soutenu l’accord commercial entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande, avec une majorité écrasante de 524 voix en faveur, face à 85 votes contre et 21 abstentions. Cet accord, qui prévoit la suppression des droits de douane pour les entreprises situées de part et d’autre de la planète, marque une étape historique. Pour la première fois, un accord commercial intègre en son cœur la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de notre modèle social. Il reflète la volonté du Président français Emmanuel Macron de promouvoir un commerce international fondé sur les principes du « juste échange » et « doit devenir un standard minimum » pour toutes les futures négociations commerciales, selon Marie-Pierre Védrenne, notre eurodéputée Renew Europe, spécialiste du commerce international.

Une première mondiale pour le climat

Comme le rappelle Pascal Canfin, le Président Renew Europe de la commission de l’environnement, « l’accord commercial entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande est le premier au monde à mettre comme clause essentielle le respect de l’accord de Paris sur le climat. C’est un progrès très clair ». L’Union européenne et la Nouvelle-Zélande s’exposent à des sanctions en cas de violation de ce traité qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Des principes forts ont aussi été consacrés pour garantir les droits des travailleurs et éviter le dumping social, avec des sanctions à la clef. Une attention particulière a enfin été accordée à la protection de nos agriculteurs. Les importations de produits sensibles, comme le bœuf, le fromage ou encore le beurre, venus de Nouvelle-Zélande seront soumises à des quotas, afin de soutenir la production européenne. 

Un accord (géo)stratégique

Dans un contexte marqué par une Russie belliciste et une Chine expansionniste, cet accord est aussi une nécessité (géo)stratégique pour l’Union européenne. Alors que les bouleversements géopolitiques s’accélèrent, l’Europe doit continuer à construire des partenariats solides avec des démocraties partageant ses idées, à l’image de la Nouvelle-Zélande. D’autant plus que l'Indo-Pacifique est une zone très stratégique, au cœur du commerce mondial. Cette région, qui s’étend de la côte est de l’Afrique aux îles du Pacifique, connaît la croissance économique la plus rapide au monde. Grâce à cet accord, de nouvelles opportunités concrètes s’ouvrent pour les entreprises européennes. Les échanges commerciaux avec la Nouvelle-Zélande devraient augmenter de près de 30 % d’ici à 2035. Les exportations européennes pourraient atteindre jusqu’à 4,5 milliards d'euros par an.

Les oppositions françaises dépassées

Bien que la droite, la gauche ainsi que les Verts européens aient massivement voté en faveur de cet accord - bon pour nos entreprises, le climat et la place de l’Europe dans le monde - les partis français en ont décidé autrement. Alors qu’ils ont tous reconnu le caractère éminemment progressiste de cet accord, les partis politiques français ont paradoxalement voté contre ou se sont abstenus. Marie-Pierre Védrenne a expliqué que « les autres délégations, allant à l’encontre de leurs groupes européens, restent dans un carcan idéologique dépassé. » Les eurodéputés français de Renew Europe s’imposent dès lors comme « la seule force politique française capable d’assumer une telle vision », celle d’un commerce juste, durable et protecteur. Celle d’une Union européenne « qui affirme son influence et qui a mis fin à sa naïveté. »